Biographie d'un journal, la couverture

La Croix

Le comte Henri de l’Epinois se hâtait. La nouvelle qu’il apportait à ses amis assomptionnistes allait, il en était convaincu, lever leurs dernières réticences au lancement du quotidien catholique populaire qu’ils avaient en tête...”

Par ces lignes commence le premier chapitre du livre d’Yves Pitette.

Henri de l’Epinois ? Un paléographe issu de l’école des Chartes, très introduit aux archives secrètes du Vatican, ce qui lui permit de publier l’intégralité du procès Galilée. Un homme de confiance pour les Augustins de l’Assomption, collaborant déjà au mensuel créé par le Père Emmanuel d’Alzon, participant aussi avec mille pèlerins, à l’épique premier pèlerinage assomptionniste à Jérusalem, au printemps 1882...

Ainsi court, sous la plume alerte d’Yves Pitette, le récit des commencements. Il raconte “cette rencontre clé, le 20 mai 1883, au 8 rue François Ier à Paris, entre les vrais précurseurs qui ont senti le rôle considérable que jouera la presse dans les ans à venir : François Picard, Vincent de Paul Bailly, Henri de l’Epinois, fixant le titre, la présence du crucifix, la ligne éditoriale. Au soir de ce 24 mai, minuit vient de sonner, la création de La Croix quotidienne est décidée. L’avenir du quotidien repose tout entier sur les épaules du Pèlerin qui publie la longue liste des nouveaux abonnés. Dans l’après-midi du 15 juin 1883, La Croix quotidienne paraît pour la première fois. Pas de publicité : ‘Annonces, on n’en reçoit pas’, mais une profession de foi paradoxale et violente du Père François Picard pour qui, face à la presse quotidienne ‘plaie de l’époque’ à ses yeux, il faut une feuille catholique qui aille combattre le mal partout”.

Des livres sur les diverses péripéties de l’histoire de La Croix, il en existe un certain nombre, par de bons auteurs qui mettent en lumière des aspects particuliers ou des moments significatifs. Mais jusqu’ici, aucun d’eux ne traite l’histoire complète du quotidien depuis l’aventure des premiers jours. C’est chose faite et bien faite ! 14 chapitres pour éclairer 130 années de péripéties. Bref survol.