Daniele Parisot

Nous avons appris la disparition de Colette Boillon. Elle est décédée à l'âge de 86 ans.

Elle avait travaillé à la rédaction de La Croix de 1963 à 2002, aux services religion, éducation et culture.

Ses obsèques seront célébrées mercredi 14 décembre, à 13 h 30, au crématorium du Père-Lachaise et seront suivies ultérieurement d'une messe dans son Jura natal. 


La chronique ci-dessous, a été publiée dans la Croix du 5 janvier 2002, au moment du départ en retraite de Colette Boillon : 
 

Une semaine s'achève...Colette Boillon a éteint la télé !

Un jour, un neveu de Colette Boillon lui demande : « C'est vrai que tu es payée pour regarder la télévision ? » C'était vrai. Le 31 décembre, ayant dispersé au vent d'hiver le monceau de cassettes vidéo en forme de tour de Pise qui ornait son bureau de La Croix, Colette a pris sa retraite. Elle a fait valoir, comme on dit, des droits bien mérités. Au rang desquels celui de regarder la télévision sans prendre de notes !

Tressons-lui, devant ceux qui, chaque jour, avaient rendez-vous avec elle dans la page Télévision, des éloges venant sous la plume sans qu'on ait à se forcer. Malice, fidélité, jugement, beau regard porté sur les gens et les oeuvres, foi robuste à la « jurassienne » (cette native de Salins-les-Bains est une Franc-Comtoise qui entend le rester...), écriture soignée, culture ample, orthographe impeccable (que de bienfaits on doit à une formation littéraire !), excellence aux dictées de Pivot où elle défendit le prestige de La Croix, respect pour les professionnels de la télévision, goût des feuilletons (L'Instit...) aussi bien que des graves « Thema » d'Arte ou des bouleversantes séquences d'« Envoyé spécial » : Colette, durant un quart de siècle, a regardé la télévision (y compris La Cinquième) avec une inusable sympathie.

Journaliste à La Croix depuis 1963, elle fut la deuxième femme (après la pionnière, Geneviève Lainé) à y être admise après ses études à l'Ecole de journalisme de Lille. Elle fit son chemin dans un monde d'hommes où les clercs, alors, occupaient tous les postes clés. Ses attaches familiales (un frère prêtre, un oncle qui deviendrait évêque de Verdun) l'aidèrent sans doute à se faire une place au soleil du journalisme catholique ! De la rubrique Religion à la rubrique Education (que de souvenirs partagés avec l'auteur de ces lignes à propos des fièvres « éducationnelles » de l'après-Mai 68 !), Colette Boillon fut grande professionnelle. Cela vaut un grand et fraternel merci !

Bruno FRAPPAT