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Nous avons appris le décès de Jean PERAY, le 20 novembre, à l'âge de 90 ans. Ses obsèques auront lieu le  mercredi 26 novembre, à 14 h. 30, à Ouistreham (Calvados).

Journaliste à La Croix durant de longues années, il a témoigné, dans Chapo n° 56, de son passé de résistant, alors qu'il était étudiant en Dordogne (cliquez <ICI> pour accéder à l'article paru dans Chapô)..


Michel Cuperly nous a fait parvenir un texte relatant la vie de Jean Peray :

Jean Peray, qui vient de décéder le 20 novembre 2014, était un « Bayardien », comme Chapô avait nommé celles et ceux liés, au sein de l’entreprise, par des liens familiaux. Jean était marié en effet à Micheline Herr, sœur de Paul et de Maurice Herr, ce dernier ayant été premier secrétaire de rédaction de La Croix.

Jean avait 90 ans. Il aimait rappeler qu’il avait 20 ans le 7 juin 1944, la veille c’était le débarquement des Alliés, un moment qu’il guettait car il avait participé à des actions de la Résistance, en Dordogne, étant à l’époque dans un établissement tenu par les assomptionnistes dans lequel il faisait ses études (voir Chapô No 56, juin /juillet 2011).

C’est à La Croix du dimanche, aux côtés de Roger Latu, le père de Christian, que Jean met un pied à Bayard ; il y travaillera quelque temps avant de rejoindre le quotidien La Croix au service des informations générales puis au service économie, où il a en charge les questions scientifiques et industrielles. « Il était fasciné par tout ce qui touchait au progrès technique » rapporte l’une de ses collègues. Il était passionné par les transports, l’aviation, l’énergie, l’espace. Sans oublier les champignons : il en avait même ramassé sur les Champs Elysées !

Jean ne rêvait que de pouvoir revenir dans son Chablais natal, en Haute-Savoie. Il y passait ses vacances avec Micheline et les enfants. Au début de leur mariage, ils logèrent rue Cler à Paris puis déménagèrent à Versailles d’abord dans un HLM où leurs jeunes garçons faisaient grand bruit avec divers instruments de musique. La famille s’installa ensuite dans un pavillon toujours à Versailles dans le quartier de Porchefontaine. L’orchestre des garçons Peray pouvait s’y éclater dans le sous-sol sans troubler le voisinage.

A la retraite, Jean trouva une maison dans son cher Valais près de Saint- Gingolph. Mais là on ne lui fit pas l’accueil espéré tandis que l’air du lac convenait mal à Micheline. Ils quittèrent alors la Savoie pour la Normandie et s’installèrent à Ouistreham. Ce faisant ils se rapprochèrent de l’un de leurs enfants. Les liens filiaux scellaient ce couple uni.

Travailleur, curieux de tout, d’un tempérament entier, généreux, Jean savait aussi plaisanter, grivois à l’occasion, voire provocateur… jusqu’à susciter la riposte cuisante. Il savait au besoin remonter ses manches pour défendre ses convictions… ou pour offrir, avec Micheline, à ses hôtes une polenta ou une fondue dont ses collègues invités gardent grande mémoire. Chaleureuses rencontres ! L’orphelin qu’il fût aimait savourer ces rencontres familiales et amicales.

Michel Cuperly