Nous avons appris le décès de Guy Mauratille le 3 juillet 2014 à l'âge de 92 ans.

La cérémonie religieuse aura lieu mardi 8 juillet à 10 h à la Cathédrale Sainte-Geneviève, rue de l’Église, à Nanterre. Il sera inhumé dans le caveau familial mercredi  9 juillet 2014 à Nantiat (Haute-Vienne).


 

Guy Mauratille : la gentillesse

Il faisait partie de la « cuvée » limousine de la Bonne Presse, car le groupe s'était installé à Limoges pendant l'Occupation. Parmi ceux que l'on appelait les « anciens », on en comptait au moins trois : Mauratille affectueusement surnommé le « Pépé », Marc Cluzeau alias Las Rodas, et Louis Rèche devenu plus tard directeur de la composition.

Des Limousins pure race qui défendaient Raymond Poulidor, l'éternel numéro 2 du Tour de France derrière Jacques Anquetil, et qui contestaient que l'on puisse confondre le Limousin et l'Auvergne.

Guy Mauratille avait presque vingt ans de plus que moi, mais je garde un souvenir ému de la façon dont il m'avait accueilli en juillet 1963 quand, à peine libéré des obligations militaires – un séjour en Algérie – je rentrais au Pèlerin du XXe siècle ; il m'avait aidé à reprendre pied dans la vie civile et journalistique. Il faisait partie de cette génération d'hommes qui pensaient que les anciens ont un rôle à jouer dans la formation des « apprentis ».

Pépé c'était la gentillesse même. Jamais un gros mot, toujours le souci de vous faire progresser et de vous montrer comment améliorer un « papier », et c'était un excellent journaliste.

La gentillesse devenait parfois son principal défaut, car il n'aimait pas trancher lorsqu'il fallait choisir entre deux « thèses » défendues avec hargne par des « gamins » comme moi.

Gentillesse qui l'amenait à composer avec le P. Roger Guichardan, puis avec le P. Henri Caro – successivement rédacteurs en chef du Pèlerin – et à refuser tout conflit. De ce point de vue il était à la fois agaçant... et reposant.

La vie nous avait séparés, j'avais moi-même pris ma retraite (vingt ans après lui), mais sa disparition me remplit de tristesse. Il était ma jeunesse. 

Hervé Schaefer